Tout nationaliste est-il forcément xénophobe ?

Le nationalisme est un sentiment qui est très exacerbé aujourd’hui en Europe. En témoignent les dernières législatives européennes. Généralement, certains essayent de faire le distinguo entre nationalisme et xénophobie. Mais peut-on être nationaliste sans être xénophobe ? La question mérite d’être posée, tout comme la réponse mérite d’être donnée.

Différence étymologique mais pas idéologique

Par définition, la xénophobie est la peur de l’étranger​​​​​​. Le mot vient du grec xéno qui veut dire ‘‘étranger’’ et phobos qui signifie ‘‘peur’’. Néanmoins, il ne faut pas classer la xénophobie dans la catégorie des phobies humaines. C’est un sentiment qui se développe avec l’éducation et le milieu. Le nationalisme, quant à lui, est un sentiment politique qui prône un patriotisme à outrance. Aujourd’hui, le nationalisme est prôné par les groupes d’extrême droite. Le nationaliste s’identifie de facto à une nation alors que le xénophobe s’identifie à une région, à une ethnie ou à un pays. Néanmoins, est-ce une raison pour dire que la xénophobie et le nationalisme sont différents ?

Non, bien évidemment. Les deux ont un mécanisme de pensée identique : un auto-centrisme assumé. Le nationaliste et le xénophobe sont des individus qui pensent directement que tout ce qui ne vient pas de leur milieu est mauvais. Les politiques nationalistes prennent parfois des décisions qu’on peut qualifier de xénophobe. On peut citer en exemple l’interdiction de parler une langue issue de tel pays où de telle ethnie. Voilà une décision qui est fondamentalement xénophobe, voire raciste. Mais c’est le genre de prises de position qu’on retrouve chez certains nationalistes.

Pourquoi un xénophobe n’est pas forcément nationaliste

Le nationalisme n’est pas une mauvaise chose en soi tant qu’il ne débouche pas sur un rejet de l’autre. Aimer son pays n’est pas mauvais. Bien au contraire. Ce qui est mauvais, c’est d’exclure toutes les autres couches de la population. Et c’est le cas pour les xénophobes. Néanmoins, il fait être clair sur un point, si tout nationaliste est forcément un peu xénophobe, tout xénophobe n’est pas forcément nationaliste.

La xénophobie, à l’échelle d’une région, d’une Province ou d’une ville, est un handicap à l’établissement d’un état nation. Le xénophobe ne s’identifiera pas forcément à une identité nationale mais plutôt à sa région. Il dira « Je suis de telle région avant d’être de tel pays ». Cela va à l’encontre de tous les principes mêmes du nationalisme.

En résumé, le nationalisme et la xénophobie sont des courants de pensée assez similaires. Ils  se complètent mais ils ne sont pas toujours compatibles.